Présentéisme, attention danger !

lundi 27 janvier 2014
par  cgteducaix

Article tiré du site www.cgteduc93.fr

 

Signe d’un malaise grandissant au travail, le présentéisme touche de plus en plus de salariés. C’est la tendance des salariés français à rester de plus en plus longtemps sur leur lieu de travail, bien qu’ils soient malades ou fatigués. Il touche de plein fouet le monde enseignant.

 

Un présentéisme contre productif

Signe des temps, on voit de plus en plus de collègues qui, ayant terminé leur service réglementaire, restent dans l’établissement. Cette tendance est accrue par les multiples tâches hors temps de service sur l’heure du déjeuner ou à la fin des cours.

A cela s’ajoute la culpabilisation liée aux absences, quand on sait que les collègues malades ne sont pas remplacés, et que dans le premier degré les élèves sont envoyés dans d’autres classes, occasionnant une surcharge de travail pour les professeurs présents.

Des lors, les 18h ou 27h de service obligatoire sont largement dépassées par toutes les missions annexes et la culpabilisation exercée sur un monde enseignant qui n’en ferait jamais assez.

 

Une vie personnelle mise en danger

Cette tendance se conjugue avec le travail à effectuer en dehors de l’établissement : la moitié du travail se fait à la maison (étude des programmes et autoformation, conception des cours, copies...).

Ces tâches invisibles sont accrues par une communication via internet parfois abusive : désormais, nous pouvons recevoir des mails professionnels à n’importe quelle heure, le week-end, ce qui nuit considérablement à la séparation vie privée-vie professionnelle, et entraîne un risque de burn-out.

 

Une forme nouvelle d’aliénation

En effet, des sociologues du travail comme Thierry Rousseau dénoncent la contre productivité du présentéisme : ils nuisent à l’efficacité de l’agent, qui, pas assez reposé, n’est plus assez concentré pour effectuer sa mission dans les meilleures conditions.

Fatigué, dépassé, il n’a parfois plus assez d’énergie pour réagir avec sérénité aux aléas de la gestion de classe ou aux besoins des élèves. Mis constamment à l’épreuve, il vit avec un sentiment de travail mal fait permanent. 

Cette pression au travail est une forme nouvelle « d’aliénation », c’est à dire la frustration de ne pas éprouver le plaisir d’avoir accompli et terminé sa mission, d’avoir donné un sens à son travail.

 

Le repos est un droit

C’est pour toutes ces raisons que la CGT-Educ’action 93 appelle à la vigilance : le repos est un droit et l’arrêt maladie est parfois nécessaire pour compenser la fatigue et la pression exercée au travail.

L’agent n’est pas responsable de la gestion à flux tendu des personnels et des tâches à effectuer. Il est aussi nécessaire de rappeler que quelques jours d’absence sont bien moins néfastes pour les élèves que plusieurs semaines de présence fantomatique.

 

Il est indispensable, pour la santé des agents et l’apprentissage des élèves, que la vie personnelle soit préservée, et que les réunions nécessaires se fassent sur le temps de service, un service limité à 15h pour tous, avec une rémunération augmentée de 300 euros nets pour compenser la perte de revenus liée au gel du point d’indice et à l’inflation.

Nous devons également interroger syndicalement nos modalités de travail. Mettons en lumière le travail invisible.

Créons collectivement les conditions pour interroger notre travail, pour récréer de la distanciation, reconstruire le dialogue professionnel entre pairs. C’est en recréant du collectif que nous pourrons redonner une position à chacun.

 


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