CR et déclaration de la CGT Educ’action au CDEN du 15 novembre 2013

lundi 18 novembre 2013
par  cgt éduc 13 (1er degré)

 

CDEN du 15 novembre : Changement de Dasen mais pas d’orientation

Vendredi 15 novembre dernier s’est tenu à la préfecture le premier Conseil Départemental de l’Education Nationale depuis la rentrée. Cette instance est un lieu de rencontre entre les les différents acteurs de l’éducation (syndicats, maires, associations, parents d’élèves...) qui permet de prendre la température du département et de prendre certaines décisions. La CGT y est représentée. Vous pouvez lire sa déclaration ci-dessous. Voici un bref aperçu des principales informations à retenir :
  • Le nouveau DASEN a paru soucieux du respect de chacun dans le débat. Il s’est révélé aussi un fervent défenseur des projets ministériels.
  • Il a annoncé la création d’un groupe de suivi de la réforme des rythmes dans laquelle la CGT Educ’action sera représentée.
  • La CGT a interpellé le DASEN sur le non respect des seuils d’ouverture dans certaines écoles de Martigues ou Marseille : la situation a été niée par le DASEN adjoint.
  • Suite à la fronde de certains Maires de droite, qui annonçaient qu’ils n’appliqueraient pas la réforme des rythmes, le DASEN a affirmé qu’en l’absence d’une organisation horaire fin décembre, il fixerait lui-même les horaires des communes récalcitrantes.
  • Suite à la manifestation du 14 novembre, le discours est resté le même sur les rythmes scolaires : la réforme est sans cesse traitée à travers le prisme de son application pratique, ce qui sous-entend qu’il faut « lui laisser du temps ». Le débat structurel de fond (décentralisation, absence de moyens et privatisation des temps d’APC), qui mobilise la CGT Educ’action depuis le début, est soit fui soit traité avec le même enfumage argumentatif.
  • La question de l’autoritarisme n’a eu aucun écho chez le DASEN, qui attend sans doute de rencontrer les organisations syndicales signataires de l’alerte sociale avant de faire des déclarations sur la question. Lire le texte en pièce jointe.
  • Les autres organisations syndicales représentées (FSU, SE-Unsa et FO) ont presque toutes été unanimes sur la question des rythmes. Seul le SE-Unsa ne s’est quasiment pas exprimé durant tout le CDEN, sinon pour défendre le projet ministériel tout en demandant des aménagements.
  • Le CDEN a été l’occasion de faire un bilan de la rentrée 2013 et des moyens du département. Même si l’administration s’est félicité de l’enrayement des baisses de moyen, le compte n’y est pas pour la CGT Educ’action, notamment en terme du ratio enseignants/élèves dans le premier degré, ou en terme d’assistants d’éducation dans le second degré. Le gouvernement n’est toujours pas revenu sur la saignée des années Sarkozy et n’envisage vraisemblablement pas de le faire.

 

Déclaration de la CGT Educ’action pour le CDEN du 15 novembre 2013

 

Mr le DASEN, la CGT Educ’action vous souhaite la bienvenue à la tête de la direction académique des Bouches du Rhône. Sachez dès maintenant que l’attente est grande tant cette académie souffre, depuis quelques années maintenant, d’un certain nombre de maux qu’il faut régler de la manière la plus urgente qui soit.

 

Il ne vous aura pas échapper que les personnels ont clairement exprimé hier leur refus du décret Peillon sur les rythmes scolaires, à travers une grève massive de l’éducation nationale et des agents territoriaux. Avec 400 écoles fermées dans tout le département et quelques 2000 personnes à Marseille pour la manifestation, avec vraisemblablement plus d’un professeur sur deux en grève à Paris, il paraît évident que le mouvement, qui n’en est qu’à son début, est un sérieux avertissement pour le ministre : celui-ci ne devrait pas provoquer les enseignants comme il l’a fait hier en se contentant d’affirmer que la mobilisation était « moins forte que la précédente ». 

 

Il faut dire que l’inquiétude est grande, à commencer chez les personnels qui travaillent dans les écoles de Marseille, où la municipalité mène depuis des années une politique désastreuse.

Lorsqu’on observe ce qui se passe dans les communes qui ont commencé dès cette année à mettre en place les nouveaux rythmes scolaires, tout ce que nous avons dénoncé par anticipation s’est effectivement produit :

- manque absolu de locaux et de moyens financiers

- entrave au principe de gratuité de l’école

- inégalités territoriales dues à la municipalisation de l’Éducation Nationale

- début de la privatisation du service public avec les accords entre Total et le ministère, qui mettent en concurrence les associations complémentaires de l’éducation nationale avec des multinationales dans un contexte de baisse de leurs subventions !

- Et en plus, les adultes, personnels et parents, signalent quasi unanimement que les enfants ne profitent pas de ces changements !

Tout cela n’augure qu’un vaste chaos si jamais la réforme des rythmes scolaires n’est pas suspendue. Nous attendons donc, avec la majorité des organisations syndicales de l’éducation, l’ouverture d’une concertation véritable avec les personnels pour une autre réforme des rythmes scolaires dans le 1er degré.

 

Quant aux personnels, leurs conditions de travail se dégradent un peu plus encore.

Ils sont très nombreux à ne pas comprendre l’entêtement du ministre à maintenir une réforme qui semble faite contre eux.

Non content de geler leurs salaires depuis maintenant 4 ans, le ministre leur demande de se déplacer une journée supplémentaire sans contrepartie et en outre, ne tient pas ses promesses de changement dans les relations avec la hiérarchie.

 

Abandonnerez-vous, comme l’a demandé Vincent Peillon en février dernier à Paris, les pratiques brutales de management qui sont trop souvent en usage dans certaines circonscriptions des Bouches du Rhône ? Mettrez-vous fin aux agissements d’IEN qui, dans le premier degré, abusent de leur pouvoir, harcèlent les personnels et vont même parfois jusqu’à changer le contenu des circulaires ? Rétablirez-vous la confiance entre les personnels et la hiérarchie ? Interviendrez-vous par exemple contre les pressions exécrables qui s’exercent indûment sur les enseignants de certaines circonscriptions, comme nous l’avons signalé dans l’alerte sociale que nous avons cosigné avec les camarades des autres syndicats ? Imposerez-vous le respect des 24h forfaitaires pour la préparation des APC comme des moments d’autonomie dans l’organisation du travail des enseignants et non comme le « fourre-tout » de nouvelles réunions imposées, conformément d’ailleurs à ce qu’a promis le ministre à la représentation de toutes les organisations syndicales au plan national ? Vous pourrez compter sur la vigilance de la CGT pour vous aider à rétablir la sérénité dans le département.

 

Le discours ambiant sur le retour aux prétendus « fondamentaux », ajouté à la mise en place des APC dans le projet ministériel, présagent la disparition des matières humanistes et avec elles la fin de la prise en charge de la formation culturelle du citoyen par l’Etat. Par ailleurs, la manière dont ont été conduites les négociations pour la refonte du système d’éducation prioritaire et pour la réécriture des programmes montre aussi combien, dans le second comme dans le premier degré, sont considérés les professionnels de terrain. Le même simulacre de concertation recommence, comme pour les rythmes. On nous explique déjà que la réussite de l’éducation prioritaire ne dépend pas des moyens qui lui sont alloués (sic) mais uniquement de la pédagogie mise en place, préfigurant un simple maquillage destinée à dissimuler une nouvelle baisse de moyens. Entendrez-vous, Monsieur le Directeur académique, l’exigence de mettre fin au dispositif ECLAIR et au régime dérogatoire qu’il instaure ? Communiquerez-vous le vœu formulé par l’immense majorité des personnels de toutes catégories dans les établissements de voir s’engager enfin une véritable politique d’éducation prioritaire fondée sur des moyens nouveaux et une priorité réellement donnée à l’éducation ?

 

Dans notre département, la création de postes de PE ne s’est pas traduit par une réelle amélioration des conditions de travail au quotidien. Les seuils d’ouverture de classe restent très élevés et ne sont pas toujours respectés, comme par exemple à l’école élémentaire de la couronne à Martigues ou à l’élémentaire Castellas-les-lions à Marseille. De plus, les postes dédiés à l’accueil des 2 ans apparaissent comme des cadeaux empoisonnés » en l’absence de seuils spécifiques à cette tranche d’âge et, à Marseille, d’ATSEM formées. 

 

Dans le second degré 75 postes d’AED ont été supprimés à la rentrée, majoritairement dans les collèges. Nous subissons également la restitution notoirement insuffisante des postes supprimés au cours des 5 années précédentes : les taux d’encadrement, y compris en zone d’éducation prioritaire, demeurant trop élevés. Face à cela, l’implantation des Emploi d’Avenir Professeur est une réponse très insuffisante qui s’ajoute en outre à la précarité grandissante des personnels dans l’éducation.

 

La situation dans les ESPE n’est pas plus reluisante. Autre mesure phare du ministre, elle montre déjà de graves limites. Nous dénonçons toujours la solution inepte qui a été choisie, à savoir celle de recruter à bac +4, une exception française dans toute l’Europe. Non seulement elle aggrave la sélection sociale pour l’entrée dans le métier mais en plus la formule actuelle confond concours et formation, précarise à bon marché les étudiants déjà surchargés de travail et prépare les esprits à une suppression du concours, comme le préconise le dernier rapport de la cour des comptes sur le sujet. Les étudiants se sont déjà mobilisés dans les ESPE d’Aix Marseille contre les mesures transitoires qui touchent durement les étudiants précaires et/ou en fin de droit de bourse mais aussi contre la nouvelle maquette et la menace constante d’une baisse des moyens. Nous sommes depuis le début de l’année à leurs côtés.

 

A travers vous qui le représentez, notre déclaration s’adresse largement au ministre de l’Éducation Nationale. Or, les espoirs que les personnels ont placés dans un changement progressiste de la politique d’éducation demeurent à ce jour largement déçus. Pour la CGT, il est urgent de répondre à la flambée de xénophobie et à l’amplification de la crise sociale par le réengagement massif de l’état dans un service public d’éducation national et égalitaire géographiquement et socialement.

 

Plus que jamais, la CGT Educ’Action s’oppose donc à une politique qui, sous le paravent commode de l’annonce de la création de 60 000 postes en 5 ans, organise le désengagement de l’état et ouvre des brèches à la privatisation du service public d’éducation. Nous exigeons un changement de cap radical et l’ouverture de véritables discussions pour une refondation réelle de l’école car celle-ci n’a jamais été plus urgente qu’en ce moment.

 

 


Documents joints

alerte sociale 12 novembre 2013

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